En novembre 2009, je publiais un billet d’humeur indiquant que je ne renouvellerai pas ma qualification d’urbaniste obtenue en 2004.
Je déplorai alors, non pas un éventuel manque d’intérêt de ce dispositif, bien au contraire, j’en déplorais le malthusianisme. Double malthusianisme d’ailleurs.
A l’égard des jeunes diplômés en urbanisme, qui une fois leur master en poche, se trouvaient dans l’obligation de justifier leur parcours ! D’ailleurs seuls quelques privilégiés étaient inscrits sur le liste de « pré-qualifié ». Victimes d’une mauvaise querelle entre l’OPQU et les milieux universitaires.
A l’égard des milliers d’urbanistes qui exercent, par exemple dans la fonction publique, dans les bureaux d’études ou dans les agences d’urbanisme… 10 000, 15 000, 20 000 personnes on n’en sait trop rien, faute d’une action résolue de la profession pour révéler cette démocratisation qui en fait désormais une profession majeure. 600 qualifiés fin 2009, soit 5 à 10% des urbanistes.
Au total, une vraie nécessité de se remettre en cause et de proposer un nouveau départ !
Dans un premier temps, mon message a été perçu comme anti-qualification. Il suffisait de le lire pour mesurer que je militais pour la qualification, une qualification massive, une qualification non-malthusienne !
Qu’en est-il un an plus tard ? J’ai décidé de renouveler ma qualification. Pourquoi ? Parce que les choses ont bougé, pas aussi vite et aussi nettement que je le souhaite, mais elles ont bougé.
D’abord les jeunes urbanistes, à travers le collectif national des jeunes urbanistes, crée en février 2010, se sont immiscés dans le débat et ont commencé à faire reculer le malthusianisme. Les masters ne sont plus soupçonnés d’insuffisance et leurs titulaires ont désormais accès sans restriction à la qualification. Tout un ensemble de mesures restent encore en jachère, comme un partenariat actif entre la profession et les milieux universitaires, … mais si les résultats restent encore minimes, le mouvement s’est crée du fait de l’ingérence des jeunes urbanistes.
Ensuite, la profession, dont nombre de cadres s’insurgeaient contre mon mot d’humeur, s’est réveillé et remarque que non seulement l’OPQU n’avance plus, mais recule. 600 qualifiés en 2009, et 400 fin 2010. A ce rythme, elle disparaîtrait fin 2012 !
Le manque de recul et de perspicacité a failli être fatal à la seule disposition significative mise en place par la profession depuis 10 ans. Cette cécité est une véritable question qui mérite de nouvelles perspectives…. Mais c’est un autre débat.
Le contexte a commencé à évoluer. Ce n’est qu’une étape, mais elle permet d’être optimiste pour la suite. Le système devra encore faire de nombreuses réformes pour être efficace et qualifier MASSIVEMENT les milliers d’urbanistes qui exercent leur activité.
Quelques pistes pour éradiquer définitivement le malthusianisme:
- Un partenariat résolu avec les instituts d’urbanisme,
- Une qualification des structures, à la façon de la certification ISO,
- Une révision des critères qui sont très certainement trop sélectifs.
Vive la qualification, vive la qualification massive.
Dominique MUSSLIN
Urbaniste fier de sa qualification
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