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CE BLOG A JOUE SON ROLE DE RELAIS .... PLACE AUX "NOUVEAUX URBANISTES"

L'urbanisme existe, les urbanistes pas vraiment. Ce blog était destiné à lancer le débat. Nécessaire, essentiel, car si 20 000 urbanistes au moins exercent en France, leur représentation organisée est à peine plus importante que celle de l'île de Malte, dit-on !

Le débat est lancé et désormais le réseau des "nouveaux urbanistes" prend le relais. Vous trouverez sur son nouveau site tous les articles qui visent à faire l'état des lieux, à promouvoir et à mobiliser une profession qui a été bloqué - voire gangrenée - dans son évolution par un combat des "ego" comme aucune autre profession n'en a connu.

Vanité, vanité !

La réflexion et l'action des "nouveaux urbanistes" seront désormais visibles sur son site:


http://nouveauxurbanistes.wordpress.com


Nous vous y attendons.

jeudi 23 septembre 2010

Organisons notre profession !

L'Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU) s’est fixé comme objectif depuis sa création (en 1998) de donner une visibilité aux modes d’exercice des urbanistes et de valoriser leurs compétences. Pourtant avec à peine 600 qualifiés en 12 ans (nombre tristement dérisoire!), force est de constater que ses promoteurs et responsables ne sont pas parvenus à rassembler les milliers d’urbanistes exerçant en France : ils peuvent être estimés entre 8000 et 20 000 personnes. Dans ces conditions, la qualification fait "office" de label confidentiel.

Rappelons que l’OPQU n’est pas une fédération professionnelle, c'est un office qui a reçu pour mandat du Gouvernement de remplir une mission de service public. Si une fédération professionnelle de l'urbanisme existait en France (comme existe le RTPI Outre-Manche), alors l'OPQU n'aurait sans doute aucune existence juridique (c’est pourtant une association régie par la loi 1901). Il s'agirait d'un "bureau" au sein de la fédération, une offre de service pour "l'adhérent urbaniste". Le problème est que cette fédération n'existe pas et que l'OPQU ne va pas vers les urbanistes. Dans d'autres professions qui ont leur fédération professionnelle, leur syndicat national pour le dire autrement, les professionnels sont reconnus en tant que tels, ils bénéficient de dispositifs de formation permanente pour gérer leur transition professionnelle, leur évolution de carrière. Ils ont une grille de rémunération connue, une convention collective. L'organisation professionnelle va vers eux.

Il n'en va pas de même au sein de l'urbanisme français où chapelles et logiques pseudo-élististes de cooptation prévalent. Le fonctionnement actuel du Conseil Français des Urbanistes (CFDU), totalement ubuesque, ne permet pas de travailler sur les contenus et les méthodes nécessaires à cette structuration professionnelle. Ses membres se complaisent dans un logique purement clanique et nombriliste. Des logiques totalement anachroniques au XXIe siècle et pour une profession comportant des milliers de membres. Non, la profession n'est plus réservée à une élite, à un homme de l'art qui maîtriserait l'ensemble des facettes du métier. Pour reprendre les propos de Dominique Musslin, directeur de l'agence d'urbanisme de Montbéliard : la profession s'est démocratisée, s'est massifiée, s'est féminisée et malheureusement, précarisée. L’enquête actuellement conduite par Collectif National des Jeunes Urbanistes (CNJU) en liaison avec la SFU le confirmera sans aucun doute. Menée auprès de 800 diplômés, elle constitue un diagnostic irremplaçable sur l’état des lieux de la profession.

Pourtant, des solutions évidentes (et de bon sens !) existent pour sortir de l’ombre notre profession :

- une fédération professionnelle de l'urbanisme ou des urbanistes : il faut trancher cette question sémantique mais il faut surtout que la dite fédération soit capable d'intégrer les individus professionnels quels que soient leur position dans la carrière : diplômé à la recherche d'un emploi, jeune diplômé actif, senior, etc. De ce point de vue, les associations qui ont mis en place l'OPQU ont sans doute fait erreur en privilégiant une approche ultra sélective et très élitiste. Les qualifiés repartent avec un numéro, ils sont sur un annuaire pendant 5 ans. Et c'est tout. Mais il n'y a aucun discours sur l'organisation professionnelle. L'OPQU ne va pas vers les jeunes diplômés ni vers les jeunes urbanistes confirmés. Certes ses qualifiés sont un peu plus jeunes mais la liste d'aptitude qu'il a mis en place ne comporte, aujourd’hui en septembre 2010, que 26 noms alors que 800 diplômés en urbaniste pénètrent chaque année sur le marché du travail.

Une fédération professionnelle de l'urbanisme doit donc voir le jour et reprendre la main. Elle doit accueillir le jeune urbaniste dès que celui-ci est diplômé. Cela se pratique dans d'autres professions.

Pour ce faire :

- Les Instituts d'Urbanisme, adossés aux associations d’étudiants et de diplômés membres du CNJU, doivent être considérés comme des composantes essentielles de cette fédération professionnelle. Car, les Instituts d'Urbanisme forment des urbanistes et pas des infirmiers !

La restriction de l’accès à la spécialité urbanisme du concours d’ingénieur territorial aux seuls architectes, ingénieurs et géomètres experts, et les difficultés rencontrées par les diplômés en urbanisme pour accéder à la liste d’aptitude à la qualification OPQU participent de la même logique : celle d’une suspicion à l'égard des diplômés des Instituts d’Urbanisme. Les Instituts d'urbanisme ne sont pas "à côté" de la profession, ils sont un chaînon essentiel de la profession. Les Instituts d'Urbanisme doivent être fiers de leurs spécificités et de leur niveau d'excellence. Ils sont à l'avant-garde de la bataille sur l'insertion professionnelle des diplômés de l'université. Ils doivent plaider auprès du Ministère de l'enseignement supérieur pour que celui-ci reconnaisse des "Masters Urbanisme" afin de conférer à ces diplômes toute la lisibilité professionnelle qu'ils méritent.

- nous devons militer activement pour revaloriser le sentiment d'appartenance à la communauté professionnelle des urbanistes : trop peu de gens ont le réflexe de "s'afficher" en tant que tels au sein des bureaux d'études, des bailleurs, des SEM ou des collectivités locales alors même qu'ils occupent des fonctions d'urbaniste par l'exercice de domaines de compétence tels que la conception urbaine, la production d'opérations et l'analyse et la prospective territoriale. Ces 4 domaines constituent pourtant, selon le référentiel de l’OPQU, le « coeur de métier » de l’urbaniste. 
Oui, un chef de projet PLH dans une communauté d'agglomération doit avoir le courage, quand il est diplômé en urbanisme, de faire prévaloir sa formation et sa profession d'urbaniste. Idem pour l'urbaniste qui a la charge du PDU : il a un point de vue et des compétences spécifiques par rapport à l'ingénieur transport.

Fédération professionnelle, qualification professionnelle et affirmation professionnelle, voilà comment nous parviendrons à organiser notre communauté professionnelle. Ces trois leviers doivent être actionnés ensemble!

1 commentaire:

  1. Bonjour et merci pour ton texte avec lequel je ne suis qu'à moitié d'accord

    Effectivement la profession n'arrive pas à s'organiser. Mais quitte à être provocateur, en quoi est-ce un problème ? Longtemps, les gens qui nous ont précédé se fichaient de l'organisation. C'étaient des passionnés qui passaient leur temps à s'engueuler amicalement et parfois réussissaient à bouger les choses. Le fait que le discours, chez les jeunes, se "syndicalise" aujourd'hui montre en effet une précarité, une crispation, dans un contexte de peur et de demande de protection, mais ce n'est pas forcément cela qui nous fera progresser.

    L'OPQU, il fait son job, c'est pas facile compte tenu de ses moyens, et il n' a rien d'élitiste. L'OPQU va vers les urbanistes. Est-ce que les urbanistes vont vers l'OPQU ? dans ma formation et mon environnement professionnel, je suis un des seuls à m'être tourné vers l'OPQU. La plupart des gens n'en voient pas l'intérêt ou n'ont pas le temps, ce qui revient presque au même : question de priorité. De façon provocatrice, si l'OPQU n'est pas si important que ça, alors pourquoi en parler ?

    tes 3 idées : fédération professionnelle, qualification professionnelle et affirmation professionnelle.

    A mon humble avis tu fais des confusions.

    1.autant je suis pour une organisation globale des urbanistes pour parler des sujets de fond, autant je ne vois pas l'intérêt d'un syndicat. pour faire quoi ? la grève ? les grilles de salaires, pourquoi faire ? chacun est libre de négocier et on connait les prix du marché. de toute façon la fonction publique et les agences d'urba ont les leurs, de même que les bureaux d'études. pourquoi pas une fédé ? tout simplement parce que comme tu le sais l'exercice de l'urbanisme est multiforme et qu'on au sein de ce gros magma les gens se regroupent par affinités professionnelles et que rien n'a jamais réussi à transcender ces logiques sectorielles. Donc il ne suffit pas d'incanter et de décider d'un regroupement, il faut trouver un intérêt à le faire, sans perdre l'intéret des approches spécialisées. et je crains que la réponse à la précarité ne soit pas suffisante comme projet fédérateur.

    2.la qualification professionnelle. tu confonds la qualification avec le statut. la qualification c'est le diplôme, l'expérience, l'opqu, etc. le concours c'est l'accès à un statut. ça n'a rien à voir. les urbanistes universitaires sont écartés du concours, c'est vrai et j'ai été des premiers à lutter contre, mais ce n'est pas par méfiance, mais juste pour laisser plus de place aux architectes et aux ingénieurs, bref c'est une simple question de lobbying. maintenant je ne suis pas trop inquiet. l'élu sait reconnaitre la compétence dont il a besoin, et je ne vois pas un architecte ou un ingénieur aller bosser sur un scot ou un plh, tout simplement parce que ca ne génère pas d'argent.

    3.l'affirmation professionnelle. c'est une question de choix personnel. le technicien qui fait son PLH et qui a une formation d'urbaniste doit-il s'affirmer ? pourquoi faire ? pour prouver quoi ? son poste, il l'a bien obtenu non ? CQFD

    n'hésite pas à "affirmer" ton nom, même si tu es plusieurs, sinon ton message perd de sa valeur.

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